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Chapelle Hôtel-Dieu (Immaculée-Conception) de Montréal

Pierre Dagenais fréquenta Anne Brandon, l'aima et la conduisit au pied de l'autel de la chapelle de l'Hôtel-Dieu à Montréal pour la bénédiction nuptiale, mardi le 17 novembre 1665.

Chapelle Ste-Marguerite (Salle de l'Oratoire) - La Rochelle, France

C'est à cette chapelle que mon ancêtre Pierre Dagenais dit Lépine a été baptisé. C'était le dimanche 17 septembre 1634, à St-Sauveur de La Rochelle (Charente-Maritime), France.

Maison de François Dagenais fils (1774)

En 1774, le cultivateur François Dagenais fils reçoit de ses parents, François Dagenais et Marguerite Turcot, la terre agricole familiale, une maison en bois et d’autres bâtiments. Elle est située au 5555, rue Jarry Est, St-Léonard, Montréal.

Anne Marguerite Brandon, une Fille du Roy (1634-1689)

Anne Marguerite Brandon, une jeune femme âgée de 31 ans et fille du Roy, est débarquée à Québec pour la première fois le 18 juin 1665 avec 30 engagés, 90 autres jeunes femmes et filles du Roy.

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24 juin 2015

Les familles pionnières du Bas-du-Sault


Les familles établies depuis un certain temps dans la paroisse, comme les Sicard, Delorme, Cayet, Lorain, Thilly, ont toutes des maisons de pierres avec hangar, écurie, étable, cour, jardin. 

Les familles pionnières ont commencé par posséder et cultiver une ferme pour ensuite la laisser à leur aîné et venir s’établir au village. Une autre partie de ces villageois a désiré s’établir au village à cause de la proximité des moulins pour y travailler comme charpentier, menuisier ou forgeron.

En 1781, un dénommé Louis Johannis possédait une boutique de forge, en plus d’une écurie et d’une étable. La famille du laitier Dagenais avait un terrain clos en pierre, une maison et une laiterie en pierre, une écurie, une étable, un hangar, une cour et un jardin.

Les autres villageois qui ne possèdent qu’une maison en bois, une cour et un jardin, doivent une rente en argent aux seigneurs, puisqu’ils ne vivent pas de la culture de la terre. 

Les fermiers de la côte du Sault et de la côte Saint-Michel se rendent aux moulins parce qu’ils sont obligés d’y faire moudre leur grain, en versant aux seigneurs une fraction du grain moulu. Les taxes et les obligations étaient également le lot de nos ancêtres.

Les Dagenais 

Entre 1736 et 1970, on compte pas moins de 218 mariages unissant un homme ou une femme de ce nom dans les registres paroissiaux. Les Dagenais descendent de Pierre Dagenais et Anne Brandon (1634-1689), qui se sont mariés, à Montréal, le 17 novembre 1665. C’est leur fils, Pierre Dagenais (1672-1749), uni à Marie Drouet en 1695, qui s’établit dans la partie nord de la côte Saint-Michel, dès le 15 septembre 1702. 



Maison historique François Dagenais fils
Défricheur, cultivateur, il est aussi un des engagés de Messieurs les Associés de la mer de l’Ouest. Il reçoit le titre de capitaine de milice en 1729. Laurent Dagenais (1713-1785) est également voyageur. 

De 1731 à 1762, il signe au moins dix contrats d’engagement pour l’Ouest et la région des Grands Lacs. Il transporte, à l’aide de grands canots, des marchandises et des pelleteries destinées au poste de traite et aux forts éloignés dans les pays d’En-Haut

Au recensement de 1781, au moins six Dagenais possèdent des terres dans la paroisse, Jean-Baptiste Dagenais, qui fut passeur de bac entre 1832 et 1834, demeurait au Sault. Un des fils de François Dagenais, Thomas, sera ordonné prêtre au Sault-au-Récollet par Monseigneur Ignace Bourget, le 18 décembre 1858. 

Son petit-fils, Roch Dagenais, sera élu commissaire de la municipalité scolaire de Saint-Charles-du-Bas-du-Sault, en 1913, et un des fils de Roch, Bernard Dagenais, fut longtemps à la tête de Pigeon Marine.

Les Brignon-Lapierre  

Au même titre que Pierre Dagenais fils et Louis  Pigeon, installés là en 1702 et 1705, les Brignon-Lapierre figurent parmi les premiers habitants qui feront souche à Montréal-Nord. Jean-Baptiste Brignon s’établit à la côte Saint-Michel en 1708. 

Il épouse, en 1710, Anne-Charlotte Prévost à Notre-Dame-de-Montréal. L’union de leur fille, Marie-Isabelle et de Laurent Dagenais, le 5 novembre 1736, constitue le quatrième mariage inscrit sur les registres de la paroisse de la Visitation. De 1814 à 1912, les Brignon-Lapierre habiteront la maison située au 4251, boulevard Gouin Est.

Luc Brignon-Lapierre s’est intéressé aux affaires publiques. Il prend part, le 11 juin 1832, à l’assemblée des chefs de famille de l’arrondissement scolaire de la côte du Sault, pour y élire les syndics. On le retrouve, en octobre 1837, à une réunion du Comité central et permanent des Patriotes du comté de Montréal. En 1846, il est marguillier responsable de la Visitation.

Son neveu, Ambroise Brignon-Lapierre, sera emprisonné pour avoir pris les armes, avec le docteur Jean-Olivier Chénier, à Saint-Eustache. Né au Sault-au-Récollet, où il avait épousé Judith Dagenais, le 26 février 1816, il s’était établi à Saint-Eustache pour y cultiver la terre. 

Après la Rébellion, il sera aubergiste dans cette localité. La tradition politique des Brignon se poursuit avec le petit-neveu de Luc Brignon-Lapierre, Joseph, qui sera maire de la paroisse, de 1887 à 1889.

Les Guilbault   

Au X1Xe siècle, les Guilbault ne se comptent plus dans le Bas-du-Sault. Sept Guilbault possédaient des terres dans la paroisse, toutes situées dans la partie nord-est. Vers 1816, Jean-Baptiste Guilbault se construira une maison de pierres et Laurent Guilbault fera bâtir la sienne tout près. 

Elles existent toujours et portent respectivement les numéros 4065 et 4525 du boulevard Gouin Est, à Montréal-Nord. Sept Guilbault furent marguillers. Laurent Guilbault sera conseiller municipal, de 1858 à 1860. 

En 1873, son fils, Joseph Guilbault, remplacera François-Xavier Pigeon comme inspecteur de la voirie. Enfin, Alfred Guilbault sera élu conseiller municipal de la paroisse au début du XXe siècle.

Source : Jounal Métro

23 juin 2015

Un triple mariage

Lundi, 23 novembre 1671. La côte Saint-François (actuel quartier Longue-Pointe à Montréal) est animée d’une procession qui s’achemine vers l’ouest: aujourd’hui a lieu un triple mariage. Drôle de moment qu’un lundi de novembre pour se marier, direz-vous. 


Crédit photo : Agence QMI
Mais en ce siècle dont le rythme est réglé par les travaux des champs et certaines contraintes religieuses, il en va tout autrement. Et ce début de semaine d’un mois automnal est tout à fait conforme aux exigences et coutumes de l’époque. 

Voisins, amis et parents se joignent au cortège nuptial qui, avec le recul imposé par le temps, devient pour nous un cortège d’ancêtres.


Chapelle de l'Hôtel-Dieu, Montréal
C’est en la chapelle de l’Hôtel-Dieu (chapelle de l'Immaculée-Conception) de Montréal que seront célébrés ces mariages car la première église Notre-Dame ne sera inaugurée que plus tard. Gabriel Souart et Gilles Perot, ancien et nouveau curés, accueillent les futurs époux qui prennent place à la balustrade : Jean Grou, de Normandie et Marie-Anne Goguet, d’Aunis; Guillaume Labelle, de Normandie également et Anne Charbonneau, d’Aunis comme la précédente, sa cousine. En effet, Louise et Marie-Marguerite Garnier, leurs mères, vivent en Nouvelle-France depuis 1659, de même que Michelle, leur soeur, épouse de Simon Cardinal. 

Finalement, Pierre Payet dit Saint-Amour, soldat de Carignan originaire de Gascogne et Louise Tessier, native de Montréal, rejoignent les deux autres couples. Les trois bans réglementaires ayant été publiés, et aucune objection auxdits mariages n’ayant été apportée, on peut procéder à l’échange des voeux et des bénédictions devant une assistance respectueuse mais joyeuse. 

On devine aisément le sermon de Messieurs Souart et Perot qui insistent sur la responsabilité des époux à peupler la colonie de descendants fidèles à la foi chrétienne. Heureusement, nul plaisantin ne vient «nouer l’aiguillette», pendant la cérémonie, ce qui entraînerait, selon une croyance remontant au Moyen-Âge, l’incapacité à consommer le mariage.

De qui est constituée l’assemblée? Les actes de mariage des trois couples concernés nous éclairent à ce sujet. Tout d’abord, Pierre Goguet et Louise Garnier, parents de Marie-Anne Goguet. Puis, Olivier Charbonneau et Marie-Marguerite Garnier, parents d’Anne Charbonneau. 

Ensuite, Urbain Tessier et Marie Archambault, parents de Louise Tessier. Et finalement, les témoins parmi lesquels nous pouvons entre autres citer Jacques Lebert, marchand, Charles LeMoyne, écuyer et Sieur de Longueuil, Pierre Dagenais dit Lépine, habitant, voisin et partenaire d’Olivier Charbonneau à l’un des moulins sur le Saint-Laurent, Philippe de Carion, écuyer et lieutenant de garnison, Paul Maurel, enseigne, Laurent Archambault, Gilles Lauzon, marguillier, Jean-Baptiste Gadoys, armurier, Laurent Tessier, Paul Tessier. Il est à noter que, parmi les nouveaux mariés, seuls Jean Grou et Louise Tessier savent signer.


Plaque commémorative rappelant la bataille de la Coulée Grou le 2 juillet 1690 à Pointe-aux-Trembles
Le mariage religieux terminé, on reprend le chemin de la côte Saint-François en direction des maisons familiales car la coutume veut que le père de la mariée convie les invités à une table bien garnie. On peut supposer, bien qu’aucun écrit à ce sujet ne nous soit parvenu, que la fête se déplaça d’une demeure à l’autre, de chez Urbain Tessier à chez Olivier Charbonneau en passant par chez Pierre Goguet, car tous ces gens étaient voisins, amis et même parents.

Tourtières, pain de froment, galettes de maïs, pommes au sucre, bouillon et cervoise connurent un franc succès et surent certainement satisfaire les appétits. Après ces réjouissances, ce fut au tour de l’hiver et de l’Avent à se présenter avec leur cortège de froid et de sacrifices. Mais, heureusement, le souvenir du triple mariage perpétua sa chaleur dans la rigueur du mois à venir de même que dans la mémoire de vous tous de la région qui portez encore ces patronymes.

Ginette Charbonneau

22 juin 2015

À propos

Bonjour,

Je me nomme Jean-François Dagenais et je suis le fondateur de ce blogue généalogique dédié à mes ancêtres. C'est pour moi une façon bien spéciale de découvrir mon passé et de leur rendre hommage. 

Je suis né à Montréal en août 1964. C'est l'annéeNelson Mandela avait été emprisonné à perpétuité en Afrique du Sud, avec huit autres membres de l'ANC. 

J'ai vécu mon enfance à Fabreville (Laval) pendant douze ans et passé une bonne partie de l'âge adulte à Longueuil. Je demeure maintenant à Saint-Hyacinthe, tout près de Drummondville.

Je ne me souviens pas vraiment de mon grand-père paternel, Jean-Armand, bien qu'il soit décédé le 12 mai 1973. Je n'avais que neuf ans à peine à l'époque où mon père m'avait annoncé son décès. 

Par contre, je n'ai que de doux souvenirs de ma grand-mère Caron qui nous gardait, mon frère et moi sur l'heure du midi en revenant de l'école. Elle nous préparait souvent son plat de pommes de terre en purée mélangé à du steak haché cuit. 


Marguerite Caron
J'ai su que grand-père Dagenais avait un cousin ou petit-cousin. Il se prénommait Lucien et avait été le fondateur et premier maire de Fabreville dans les années 50-60. 

L'autre raison qui m'a poussé à m'investir davantage dans mon arbre généalogique, c'est après avoir lu le roman de l'auteur de best-seller bien connu, Alex Haley. Je veux parler de Racines. Son histoire m'avait tellement emballé que j'ai relu ce bouquin plusieurs fois de suite. 
L'auteur de Racines : Alex Haley
Mais plus je feuilletais les pages du livre et plus j'avais la conviction que je devais faire quelque chose pour moi. Pour ma propre satisfaction. Je ne connaissais personne dans la famille qui possédait un arbre généalogique. Je ne savais même pas s'il en existait au moins un. 

J'ai donc commencé sérieusement à faire des recherches vers les années 2000 et mon premier blogue de généalogie a été créé il y a 13 ans. 

C'était pour moi tout un défi  mais j'ai pu réussir à remonter jusqu'à l'ancêtre ayant débarqué à Ville-Marie (Montréal) vers 1657 ou peut-être antérieur à cela. Il s'appelait Pierre Dagenais dit Lépine

21 juin 2015

Anne Marguerite Brandon, Fille du Roy (1634-1689)

Anne Brandon, une jolie jeune femme âgée de 31 ans est débarqué à Québec pour la première fois, le 18 juin 1665 avec 30 engagés, 90 autres jeunes femmes et  Filles du Roy protégées par Louis XIII. 

Le St-Jean-Baptiste de Dieppe était un solide navire de bonne envergure pour un 300 tonneaux, deux ponts et deux gaillards. Il appartenait à un armateur de la Compagnies des Indes de Rouen, un dénommé Hubert de la Chenaye (ou Chesnaye).

Le document ne mentionne cependant pas le nombre total de ses canons et je me demande si son capitaine François Filly ne les avait jamais utilisés, surtout s'il suivait toujours la même route, entre La Rochelle et la Nouvelle-France, un corridor bien calme pour des attaques de pirates.

Il fallait plusieurs mois pour traverser l'Atlantique et les conditions à bord n'était pas de tout repos mais de multiples dangers les guettait : les navires sont de faibles dimensions, l’espace y est restreint et les conditions sanitaires plus que déficientes. 
Les tempêtes, le calme plat, les glaces et les naufrages soulèvent les appréhensions, mais constituent aussi une réelle menace. La maladie et la mort font souvent leur apparition après de longues semaines en mer. Les passagers dorment habituellement dans un endroit appelé la Sainte-Barbe (endroit où était entreposé les munitions).

Après la traversée, il fallait survivre aux Iroquois, connus aussi par l'expression Cinq-Nations comprenant, effectivement, cinq et puis plus tard six nations amérindiennes de langues iroquoises vivant historiquement dans le nord de l'État de New York aux États-Unis, au sud du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent. 

Les longs mois d'hiver et les attaques furtives des Iroquois, ces "Sauvages" prenaient plaisir à faire des prisonniers et à les torturer jusqu'à les achever dans d'atroces souffrances, n'aidaient en rien la jeune population de Ville-Marie et de ses environs. C'est d'ailleurs pour cette raison que mon ancêtre et sa femme sont morts, pendant l'attaque à la Rivière-des-Prairies, le 9 août 1689.

Quand la jeune Sedannaise (?) Anne Brandon partit pour la Nouvelle-France en 1665, elle ne pensait sans doute pas qu’elle deviendrait la souche d’une abondante descendance aujourd’hui dispersée dans toute l’Amérique du Nord, particulièrement au Québec et dans l'état du Michigan, aux États-Unis.

Anne est la fille de Daniel Brandon, un hôtelier prospère et de Jeanne Proligue (selon le fichier Origine) mais son véritable nom de famille est Proligne. Elle naquit le 28 août 1634 et fut baptisée le 2 septembre. 

Elle est l'aînée d'une famille de huit enfants et native de Sedan, chef-lieu du département des Ardennes, près de la frontière belge, un fief protestant. Cette ville s'étend au fond d'un bassin encadré d'hauteurs boisées, dans la vallée de la Meuse.

Anne Brandon se rendit à Ville-Marie (Montréal) dans une barque comme tous les voyageurs en transit de Québec. Pendant quelques semaines, elle fut fort probablement une protégée de Marguerite Bourgeois. 

Pierre Dagenais fréquenta Anne, l'aima et la conduisit au pied de l'autel de la chapelle (Immaculée-Conception) de l'Hôtel-Dieu pour la bénédiction nuptiale, mardi le 17 novembre 1665.

Extrait de mariage du couple Brandon/Dagenais - 17 novembre 1665
Source : Migrations.fr
Les témoins au mariage étaient : Pierre Jarry; Nicolas Hubert dit Lacroix, maître-tailleur d'habits et caporal de la 17iè escouade de Ville-Marie; Gilbert Barbier ancien marguillier et charpentier; et l'officiant Gabriel Soüart prêtre de St-Sulpice de Montréal. 

Auparavant, Pierre "Dageney" fut aussi parrain de Pierre Cardinal (Cardinau) fils de Simon et Michelle Garnier le 31 mai 1665, le parrain est inscrit comme tailleur. 

Des liens d'amour unissent les membres du foyer Dagenais-Brandon. Michel, l'aîné, 21 ans, sera inhumé à la Rivière-des-Prairies, le 17 octobre 1686. Nous ignorons les causes de sa mort. 

Françoise, née le 3 mars 1668 à Rivière des Prairies et baptisé le même jour à Montréal unira un jour sa vie à Pierre Roy en 1688 (trois enfants) et ensuite à Pierre Chonard le 22 avril 1699 (trois enfants); Cécile, à Claude Dumets, le 19 juin 1698, à Montréal.

Un 15 novembre 1698, à Repentigny, Élisabeth gagnera le cœur de Pierre Augé dit Lafleur et lui donnera huit enfants. Le fils Pierre II transmettra seul le nom Dagenais par un mariage fécond avec Marie Drouet, le 30 avril 1695, à Pointe-aux-Trembles. 

La coulée Grou

En 1689, lors de la bataille de la coulée Grou, les Agniers, alliés aux hollandais de New-York, font la guerre et massacre les habitants de Lachine. Puis ils se rendent à Lachenaie, en passant par la Rivière-des-Prairies où le 9 août, ils exterminent Pierre Dagenais et Anne Brandon, son épouse, ainsi que plusieurs autres voisins et brûlent leurs maisons. 

Les survivants réfugiés, dont le curé Brissac dans le moulin de la Pointe à Deroches inhumèrent le corps de Pierre Dagenais et sa sépulture fut enregistrée sur un bout de papier par le curé de Lachenaie, M. Brissac.

Le sagace historien Édouard-Zotique Massicotte découvrit ce document dans les archives de Joliette, 225 ans plus tard. Seuls les restes de Pierre Dagenais furent ensevelis. Anne Brandon fut tuée ou brûlée vive comme la vingtaine d'autres victimes tombées ce jour-là. 



Extrait du registre de Pointe-aux-Trembles de 1694
Source : Wikipédia (La coulée Grou)
Source : Petites histoires de nos ancêtres en Nouvelle-France
Les enfants du couple Dagenais-Brandon sont épargnés, et probablement réfugiés chez leur sœur aînée Françoise, alors nouvellement marié avec Pierre Roy, sur l'Île Jésus (Laval), situé en face, de l'autre côté de la rivière des Prairies. Ce nouveau foyer servit-il à héberger les trois sœurs Dagenais et leur frère ? 

Ce n'est que six ans plus tard que Pierre, fils, quitta ses sœurs pour aller prolonger la lignée Dagenais jusqu'à nos jours. Les enfants de Pierre Dagenais vendent le 16 février 1698 à Claude Crespin de la Pointe-aux-Trembles une terre située "au-dessous du rapide à Rivière des Prairies", fait devant le notaire Adhémar dit St-Martin.

La procuration

Le 21 septembre 1702, les enfants du couple Dagenais-Brandon font une procuration à leur tante Élisabeth Brandon, chez le notaire Pierre Raimbault de Montréal. Leur tante vivant à Paris, rue de Sèvres, en la paroisse St-Sulpice était la veuve de Mathurin Cotel. Les enfants annoncent le décès de leurs père et mère aux mains des Iroquois, il y a environ quatorze ans.

« fils et filles de deffuncts Pierre Dagenet vivant habitant de cette isle et tailleur d’habits et de deffuncte Anne Brandon sa femme leurs pere et mere pris et tues par les Hiroquois il y a environ quatorze ans »
Par cette procuration, les enfants souhaitaient être représentés par leur tante Élisabeth pour recevoir de leur oncle Jean Brandon, marchand à Lyon, tout ce qu'il plaira « aud. Sr. Brandon de donner ou envoyer auxd. Dagenes […] »




Célébrations du 350e anniversaire de l'arrivé des Filles du Roy

En 2013, des célébrations avaient lieu des deux côtés de l'Atlantique : le 350e anniversaire de l'arrivée des premières Filles du Roy (1663-1673) à Québec et à Paris, Rouen, Dieppe et La Rochelle, la ville portuaire d'où quittait la plupart des navires pour Québec et Ville-Marie.

Pour conclure, je me permet de vous transmettre la liste de toutes les Filles du Roy, entre 1663 et 1673 et aussi par catégorie.
Filles du Roy par ordre d'arrivée et selon Yves Landry :


Témoignages filmés de quelques personnalités dont leurs ancêtres sont des Filles du Roy



Magnifiques témoignages de plusieurs descendantes de Filles du Roy ! Les entrevues et le montage de cette vidéo, diffusée pour la première fois lors de la soirée-bénéfice du musée, ont été réalisés par John Gallagher et son équipe, Anne-Josée Simard, Simon Painchaud et Catherine Therrien des productions Gallagher & Friends.


Pierre Dagenais dit Lépine (1634-1689)



En 1630, les Rochellais doivent se réorganiser, suite à la prise en main de leur métropole huguenote par le Roi catholique Louis XIII et son Cardinal Richelieu. Cette restructuration, pour contrer l'affaiblissement économique de La Rochelle, prit un certain temps. 

Les pertes de revenus des marchands, des commerçants, des armateurs et des marins nuisaient à l'activité économique de la ville. 

La famille Dagenais qui y résidait fut préservée partiellement de cette déconvenue. Les nouveaux administrateurs de la ville, nommés par le Roi, tant bourgeois que commissaires, nous apprennent entre autre, qu'Arnaud Dagenais était commissaire de La Rochelle.

C'est dans cette ville, la grande porte du Vieux monde ouverte sur le Nouveau monde, autant par son histoire que par sa position géographique, que naquit l'ancêtre Pierre Dagenais. 

Il était le fils d'Arnaud Dagenais et d'Andrée Poulet, né dans la paroisse St-Sauveur de La Rochelle, quartier des artisans, et de la province historique de l'Aunis qui constitue tout le nord-ouest du département de la Charente-Maritime, incluant alors La Rochelle



L'avenir pour un jeune homme, étant incertain, un de ses fils, Pierre, émigra en Nouvelle-France. Aucun acte d'engagement n'existe sur cette transplantation, mais on peut imaginer que l'ancêtre avait quelques aisances, quoiqu'orphelin, puisqu'il semble que les deux parents, mariés le 31 décembre 1631, étaient décédés depuis 1637. 

La probabilité de son arrivée n'est pas établie. Baptisé le dimanche 17 septembre 1634, son parrain était Pierre Couvarge, (Couraige) sieur de la Tour, sergent royal, et sa marraine Françoise Rabar (Robert). 


Son baptême est inscrit dans les registres catholiques de la chapelle de l'abbaye Sainte-Marguerite de La Rochelle (maintenant renommée la salle de l'Oratoire) situé sur la rue Albert 1er. 

Il nous semble plus juste de dire que le patronyme provient de la ville d'Agen et le surnom Lépine, porté parfois par l'ancêtre, rappelle les aiguilles nécessaires à tout bon tailleur ? Un tailleur, à l'époque de la Nouvelle-France, avait un revenu d'environ 180 livres par année. 



Les Dagenais de La Rochelle étaient-ils à la fois huguenots et royalistes ? Comme l'origine du patronyme est commune avec la ville d'Agen et que cette ville était aussi un lieu où les protestants avaient une présence, ce fait porte à croire doublement qu'une recherche s'impose dans ce sens. 


Et le père, Arnaud, né vers 1610 dans la paroisse St-Sauveur, comment a-t-il vécu le siège de La Rochelle de novembre 1627 à novembre 1628 ? Était-il commissaire avant ou après le siège ? Habitait-il La Rochelle avant le siège de 1627 ? 

Comme des contrats de cinq ans étaient accordés par la Compagnie des Cent Associés aux volontaires avec logement et nourriture garantis; il se peut que Pierre Dagenais y ait souscrit pour se retrouver auprès du maître tailleur Nicolas Hubert dit Lacroix à Ville-Marie. 

Pierre Dagenais ne fait pas partie de la liste de La Grande Recrue de 1653 ni de la Petite Recrue antérieure effectuée par la co-fondatrice de Montréal, Jeanne Mance. L'ancêtre était marchand bourgeois avant de venir ici. 

Pierre Dagenais apparaît présent sur un premier acte notarié en Nouvelle-France, chez le notaire Jean de Saint-Père de Montréal, un dimanche du 5 août 1657. Il est alors âgé de 23 ans. L'ancêtre paraphe comme témoin sous un contrat de bail entre Pierre Gadois (Gadoys) et Michel Téodore (Théodore). 

Gadois et Dagenais étaient frères d'arme, ils faisaient partie de la milice de Ville-Marie (dixième escouade) du sieur de Maisonneuve. Sur ce même document, on retrouve le nom du maître-tailleur et milicien Hubert Lacroix

Pierre Dagenais fut enrôlé comme milicien le 1er février 1663 et fit parti de la 10ième escouade de Ville-Marie. Le 23 novembre 1662, Pierre Dagenais, tailleur et Antoine Tambour domestique du sieur Jacques Testart dit Laforest, s'engagent à défricher quatre arpents de terre chacun, sur le domaine des Seigneurs de Montréal. 


La signature de Pierre "Dageney"
Le 29 octobre 1663, la présence de Pierre "Dagenest" devant le notaire Bénigne Basset révèle ceci : depuis deux ans, Pierre travaille sur une terre louée du charpentier Laurent Archambault ; il en a défriché 2 arpents; maintenant, il la baille (loue) pour une année au meunier Olivier Charbonneau. 

Ce dernier lui donnera 12 minots de blé froment, à la Saint Michel de 1664. Pierre Dagenais signe avec parafe. Ce texte notarié prouve de son premier métier, fermier; de son établissement temporaire, à Ville-Marie, chemin du Côteau St-Louis, à un point situé aujourd'hui entre les rues Parthenais et De Lorimier. 

Ses voisins sont Urbain Jetté et Marie Pournin, d'une part et la veuve de Jacques Testard dit Laforest d'autre part. Celui-ci était le caporal élu où Pierre Dagenais fit parti, parmi les six miliciens de la 10iè escouade de la garnison de Ville-Marie. 

Deux autres contrats passés à la maison du notaire Pierre Duquet à Québec, le 2 août 1664, apportent un éclairage nouveau sur les activités de l'ancêtre Dagenais. 

En effet, le samedi 2 août, table ronde de trois marchands rochellois: Alexandre Petit et François Roy de passage à Québec, en face de Pierre Dagenais. Ce dernier avoue que son frère Simon de La Rochelle lui doit 126 livres. Il montre le billet signé par le notaire Langlois de Larochelle . 

Cependant, l'argent est entre les mains de Simon Baston, marchand de la dite ville et associé d'Alexandre Petit, celui-ci accepte de réclamer cet avoir dès son retour en France et remet sur-le-champ une somme équivalente à Pierre Dagenais. Celui-ci demeure à Québec quelque temps. Avant de remonter à Montréal, Pierre achète des marchandises, il s'endette même de 266 livres envers Alexandre Petit. 

Le surlendemain, le 4 août, Dagenais promet devant le même notaire Duquet d'en payer 100 "au premier bastiment qui descendra de Montréal" et le restant par le premier navire de l'année suivante. 

Les marchands qui connaissaient depuis longtemps le territoire et ce même avant Jacques Cartier, servaient ainsi comme bureau de change. De plus nous apprenons que Pierre Dagenais a un frère : Simon. Ce Simon serait né un 5 août 1632 et serait donc son frère aîné.

Un bateau de France, venant de Dieppe, arrive à Québec le lundi 18 juin 1665. Le navire, le St Jean-Baptiste de Dieppe, amène une centaine de filles protégées par le Roi dont : Anne Brandon, fille de Daniel Brandon, hôtelier et de Jeanne Proligne. 

Anne Brandon, orpheline champenoise, née le 28 août 1634, aînée d'une famille de huit enfants; native de Sedan, chef-lieu du département des Ardennes, près de la frontière belge, était un fief protestant. Cette ville s'étend au fond d'un bassin encadré d'hauteurs boisées, dans la vallée de la Meuse.

Anne se rendit à Ville-Marie dans une barque pour Montréal comme tous les voyageurs en transit de Québec. Pendant quelques semaines, elle fut fort probablement une protégée de Marguerite Bourgeois. 

Pierre Dagenais fréquenta Anne Brandon, l'aima et la conduisit au pied de l'autel de la chapelle de l'Hôtel-Dieu à Montréal pour la bénédiction nuptiale, mardi le 17 novembre 1665 (voir addendum III). 

Acte de mariage Brandon/Dagenais en date du 17 novembre 1665
Image : Migrations.fr
Les témoins au mariage étaient: Pierre Jarry; Nicolas Hubert dit Lacroix, maître-tailleur d'habits et caporal de la 17ième escouade de Ville-Marie; Gilbert Barbier ancien marguillier et charpentier; et l'officiant Gabriel Soüart prêtre de St-Sulpice de Montréal. Auparavant, Pierre "Dageney" fut aussi parrain de Pierre Cardinal (Cardinau) fils de Simon et Michelle Garnier le 31 mai 1665, le parrain est inscrit comme tailleur. 
Le moulin à eau

On construisit, en 1665 un moulin à eau sur le fleuve Saint-Laurent, qui fut déclaré propriété d'Olivier Charbonneau et de Pierre Dagenets, tel que rédigé dans les greffes de Ville-Marie, le 20 décembre 1668, par un jugement de M. Charles Joseph d'Ailleboust, officier de justice seigneuriale. Voici un  extrait de ce jugement :



Il ne s'agissait pas du moulin Ste-Marie à Pointe-aux-Trembles, ni celui du Fort et ni celui du Côteau. Le vol des minots de blé en 1668 qui attendaient d'être moulus, rapporté dans les greffes de Ville-Marie, confirme que le moulin Dagenais-Charbonneau fonctionnait en 1668. 

Jusqu'ici, ce moulin n'a pas encore été localisé précisément. Les plans du bassin hydrographique du territoire de la colonie pourraient permettre de repérer l'endroit quelque part, autour du tunnel Louis-Hippolyte Lafontaine, du côté de Montréal. 

Il pourrait aussi se trouver au pied du rapide de la rivière. Alors il peut s'agir du moulin à l'eau situé au pied du courant, donc là où passe maintenant le pont Jacques-Cartier, ou alors celui qui a existé à Lachine.

À la même époque, en 1666, Pierre Dagenais semble occupé à bâtir sa maison sur un morceau de terre concédé verbalement par le supérieur des Sulpiciens, M. Gabriel Souart. Cette maison, recouverte de planches, avec chambre basse, grenier et cheminée, voisinera celles de Michel Moreau et de Claude Desjardins.

Pierre prit plusieurs années à trouver sa voie. Préférait-il le commerce à l'agriculture ? D'abord, une terre de 30 arpents lui est concédé le 27 juillet 1666 qu'il vendra le 5 novembre 1670 à Antoine Dufresne localisé entre Charbonneau et Couignon; le 4 septembre 1667, devant le notaire Basset, il vend sa maison à Charles Testard dit Folleville pour le prix et somme de 90 livres tournois dont 9 iront au chirurgien Jean Gaillard. 

Cette dette de 9 livres avait-elle été contractée à la suite des soins médicaux prodigués au petit Michel, né le 29 septembre 1666 ? L'on sait que l'infant décéda au milieu du mois de novembre 1667. Nous découvrons avec plaisir au bas de ce contrat rédigé par Bénigne Basset, une signature digne d'une institutrice diplômée, celle d'anne brandon. 

Pierre Dagenais et sa femme Anne, vendent la maison située dans la commune qu'ils possédaient depuis le 1er mai 1667, parcelle située sur la rue Saint-Paul, côté sud, entre la rue Saint-Gabriel et la rue Saint-Vincent, joignant une maison de Laforest; l'acte est passé devant le notaire Basset, au dossier no. 391.

Le 3 juillet 1670, Dagenais achète, au lieu dit Saint-François, 30 arpents de terre de Pierre Lorrain dit Lachapelle, qui les avait obtenus de Simon Lasalle; Pierre paie 200 livres sur-le-champ. Le vendeur se réserve cependant la récolte de grains. Jean Gervaise et François Bailly servent de témoins au contrat. 

Le 5 novembre de la même année, Dagenais délaisse sa terre située à la Côte Saint-François, propriété que lui avaient concédée les Sulpiciens, le 27 juillet 1666, et sur laquelle il y avait (un cabane à grains). 

Antoine Dufresne devient propriétaire de ce domaine de 30 arpents carrés moyennant la somme de 160 livres dont 6 minots de blé d'une valeur marchande totalisant 30 livres. Le recensement de 1666-1667 de Montréal donne : Pierre Dagenais, 32 ans, Anne Brandon sa femme, 28 ans et leur premier enfant Michel a 15 mois. Ils ont comme voisins Michel Moreau et Claude Desjardins.

Trois ans plus tard, le 17 septembre 1673, Pierre Dagenais revend la ferme achetée de Pierre Lorrain à Claude Raimbault, pour 100 livres en marchandise de France et 50 minots de blé. Pierre se réserve le logement jusqu'au 24 juin 1674, date où il partira s'établir à Rivière-des-Prairies, un peu comme l'avait déjà fait son voisin Jean Grou en 1671. 

Avant, il était impensable de penser s'établir de ce côté-là de la rivière des Prairies à cause des Iroquois qui entraient sur l'île de Montréal via cette rivière. Les terres concédées par les Messieurs de St-Sulpice étaient plus grande de 60 arpents. Pierre Dagenais avait comme voisin Nicolas Ragueneau et Nicolas Jolly sur les terres de la côte Saint-Dominique.

L'agenda des années qui suivent laisse le chercheur sur son appétit. D'après l'acte de baptême d'Élisabeth Dagenais inscrit au registre de Pointe-aux-Trembles, en 1676, et celui de la sépulture de Cunégonde Dagenais enregistré au même endroit le 3 septembre 1679, nous pouvons déduire que la famille vivait sur le territoire voisinant le Sault-au Récollet, quelque part entre les lots 1120 et 1193.

À l'hiver 1681, ce fut le grand recensement de la Nouvelle-France. Anne 40 ans et Pierre, tailleur 50 ans, reçurent les recenseurs avec fierté. Ils donnèrent les noms de leurs 5 enfants vivants Michel 16 ans, Françoise 14 ans, Cécile 12 ans, Pierre 8 ans, Élisabeth 6 ans; Marguerite et Cunégonde n'étaient plus.

Pierre avait été marchand et fermier; maintenant il se présente comme tailleur d'habits, même s'il possède 3 bêtes à cornes et 9 arpents de terre en culture sur l'île de Montréal, dans le voisinage de Rollin Billaud et d'Antoine Beaudry. Notaires et recenseurs écrivaient Dagenest. Contrairement à tous ses voisins de la côte St-Dominique, Pierre Dagenais n'a pas déclaré avoir de fusil, lui qui était milicien.

Des liens d'amour unissent les membres du foyer Dagenais-Brandon. Michel, l'aîné, 21 ans, sera inhumé à la Rivière-des-Prairies, le 17 octobre 1686. Nous ignorons les causes de sa mort. Françoise, née le 3 mars 1668 à Rivière des Prairies et baptisé le même jour à Montréal unira un jour sa vie à Pierre Roy en 1688 (trois enfants) et ensuite à Pierre Chonard le 22 avril 1699 (trois enfants); Cécile, à Claude Dumets, le 19 juin 1698, à Montréal.




Carte de Montréal, 1687 à 1723. Lachine est au sud-ouest de l'île de Montréal
 Un 15 novembre 1698, à Repentigny, Élisabeth gagnera le cœur de Pierre Augé dit Lafleur et lui donnera huit enfants. Le fils Pierre II transmettra seul le nom Dagenais par un mariage fécond avec Marie Drouet, le 30 avril 1695, à Pointe-aux-Trembles. 

En 1689, lors de la bataille de la coulée Grou, les Agniers, alliés aux hollandais de New-York, font la guerre et massacre les habitants de Lachine
Le massacre de Lachine (5 août 1689)
Image: Wikipédia

Puis ils se rendent à Lachenaie, en passant par la Rivière-des-Prairies où le 9 août, soit quelques jours après avoir tué les habitants de Lachine, ils exterminent Pierre Dagenais et Anne Brandon, son épouse, ainsi que plusieurs autres voisins et brûlent leurs maisons. 



Les survivants réfugiés, dont le curé Brissac dans le moulin de la Pointe à Desroches, inhumèrent le corps de Pierre Dagenais et sa sépulture fut enregistrée sur un bout de papier par le curé de Lachenaie, M. Brissac. 


Le sagace historien Édouard-Zotique Massicotte découvrit ce document dans les archives de Joliette, 225 ans plus tard. Seuls les restes de Pierre Dagenais furent ensevelis. Anne Brandon fut tuée ou brûlée vive comme la vingtaine d'autres victimes tombées ce jour-là. 

Les enfants du couple Dagenais-Brandon sont épargnés, probablement réfugiés chez leur sœur aînée Françoise, alors nouvellement marié avec Pierre Roy, sur l'Île Jésus (Laval), situé en face, de l'autre côté de la rivière des Prairies. Ce nouveau foyer servit-il à héberger les trois sœurs Dagenais et leur frère ? 

Ce n'est que six ans plus tard que Pierre, fils, quitta ses sœurs pour aller prolonger la lignée Dagenais jusqu'à nos jours. Les enfants de Pierre Dagenais vendent le 16 février 1698 à Claude Crespin de la Pointe-aux-Trembles une terre située "au-dessous du rapide à Rivière des Prairies", fait devant le notaire Adhémar dit St-Martin.

Le 21 septembre 1702, les enfants du couple Dagenais-Brandon font une procuration à leur tante Élisabeth Brandon, chez le notaire Pierre Raimbault de Montréal. Leur tante vivant à Paris, rue de Sèvres, en la paroisse St-Sulpice était la veuve de Mathurin Cotel. Les enfants annoncent le décès de leurs père et mère aux mains des Hiroquois il y a environ quatorze ans . 

Par cette procuration, les enfants souhaitaient être représentés par leur tante Élisabeth pour recevoir de leur oncle Jean Brandon, marchand à Lyon, tout ce qu'il plaira aud. Sr. Brandon de donner ou envoyer auxd. Dagenes […] 


Aujourd'hui, un parc étroit avec de beaux arbres, à la hauteur de la 54iè avenue dans l'arrondissement Rivière-des-Prairies, au-dessous du rapide à Rivière des Prairies, au 9105 du boulevard Gouin Est nommé Parc Pierre Dagenais dit Lépine. Sur place on y voit de très beaux blocs de coraux et on y pratique la pêche à la mouche. 


Le parc Pierre Dagenais dit Lépine


addendum I 
Devant le notaire Basset, le dimanche 4 septembre 1667, no. 391 
Les signatures du couple Dagenais et Anne Brandon aux Archives de la BAnQ 

addendum II 
Dans le Journal des Jésuites, du 21 avril 1653, arrive à Québec un canot des Trois Rivières, et le pagayeur La Fontaine Cochon rapporte : 16 françois quittent le païs & s'enfuyent,. Parmi la liste avancée des fuyards, un certain Lefpine. 

Avons-nous affaire au même Lepine trouvé dans le registre des baptêmes de Montréal comme époux d'une Marie où celle-ci est marraine d'une indienne le 6 novembre 1650 ?

Deux vénérables historiens, Lucien Campeau et Marcel Trudel avaient présumés que ce Lepine était Pierre Dagenais dit Lépine et croyaient celui-ci arrivé en Nouvelle-France en 1650 avec une épouse nommée Marie. 

Nous connaissons maintenant la date de naissance de Pierre Dagenais, né dans la paroisse St-Sauveur à La Rochelle et baptisé à la chapelle de l'abbaye Sainte-Marguerite le dimanche 17 septembre 1634, tel que rapporté dans les Mémoires de la Société Généalogique Canadienne-Francaise, volume 44, no 3, 1993, page 215. 

Pierre Dagenais, 31 ans, épousa Anne Brandon à la paroisse Notre-Dame de Montréal le 17 novembre 1665. Voir l'excellent texte sur Anne Brandon des chercheurs : Roland-Yves Gagné et Nadine Gilbert, Mémoires de la Société Généalogique Canadienne-Française, vol 59, no 2, 2008 page 115-131.

addendum III 
Acte de mariage de 
Pierre Dagenais et Anne Brandon 
Le mardi 17 novembre 1665 

addendum IV 
Où fut baptisé Pierre Dagenais le dimanche 17 septembre 1634 

addendum V 
Acte de naissance de Pierre Dagenais 
Chronologie de Pierre Dagenais : Chronologie d'Anne Brandon : 
naissance : 17 septembre 1634 /naissance 28 août 1634 
1er contrat 16 août 1657 (23 ans) 
Leur mariage 17 novembre 1665 (à 31 ans) 
Décès 9 août 1689 (55 ans) /décès 9 août 1689 (55 ans) 

Variantes orthographiques : 
Dagen, d'Agenais, Dagenez, D'Agenez, Dageney, Dagenest, Dagenet, Dagenais, Dagenay, Dagenaye, Dagenays, Dagenetz, Dagéné, Dagène, Dagenaist, Dagenay 


Pierre a épousé Anne Marguerite Brandon, fille de Daniel Brandon et Jeanne Proligne, le 17 Novembre 1665 à Notre-Dame-de-Montréal, Montréal, Québec, Canada. (Anne Marguerite Brandon naquit le 28 août 1634 à Sedan, Champagne-Ardenne, France, est décédée dans la nuit du 4 au 5 août 1689 lors du raid des Iroquois qui eu lieu à Lachenaie, Québec, Canada)

Notes - mariage/union :

Les témoins au mariage étaient: Pierre Jarry; Nicolas Hubert dit Lacroix, maître-tailleur d'habits et caporal de la 17iè escouade de Ville-Marie; Gilbert Barbier ancien marguillier et charpentier; et l'officiant Gabriel Soüart prêtre de St-Sulpice de Montréal. 

 
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