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Chapelle Hôtel-Dieu (Immaculée-Conception) de Montréal

Pierre Dagenais fréquenta Anne Brandon, l'aima et la conduisit au pied de l'autel de la chapelle de l'Hôtel-Dieu à Montréal pour la bénédiction nuptiale, mardi le 17 novembre 1665.

Chapelle Ste-Marguerite (Salle de l'Oratoire) - La Rochelle, France

C'est à cette chapelle que mon ancêtre Pierre Dagenais dit Lépine a été baptisé. C'était le dimanche 17 septembre 1634, à St-Sauveur de La Rochelle (Charente-Maritime), France.

Maison de François Dagenais fils (1774)

En 1774, le cultivateur François Dagenais fils reçoit de ses parents, François Dagenais et Marguerite Turcot, la terre agricole familiale, une maison en bois et d’autres bâtiments. Elle est située au 5555, rue Jarry Est, St-Léonard, Montréal.

Anne Marguerite Brandon, une Fille du Roy (1634-1689)

Anne Marguerite Brandon, une jeune femme âgée de 31 ans et fille du Roy, est débarquée à Québec pour la première fois le 18 juin 1665 avec 30 engagés, 90 autres jeunes femmes et filles du Roy.

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21 juin 2015

La véritable origine d’Anne Marguerite Brandon

La véritable origine d'Anne Marguerite Brandon
LEXIQUE

Tel que confirmé par plusieurs historiens et généalogistes, Anne Brandon est arrivée à Québec le 18 août 1665. Elle avait traversé l'Atlantique à bord du Saint-Jean-Baptiste de Dieppe. Elle est également arrivé à Montréal la même année. Par son mariage avec Pierre Dagenais, elle a laissé une descendance qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours. 


Anne Brandon n’a pas laissé de contrat de mariage. Il a été célébré le 17 novembre 1665 à la paroisse Notre-Dame de Montréal par le curé Gabriel Souart devant les témoins Pierre Jarry, Nicolas Hubert, tailleur, et Gilbert Barbier, ancien marguillier; Anne est dite : « fille de Daniel et Jeanne Proli de la paroisse de St Laurent a Sedan ». Rien dans nos registres ne suggère qu’elle ait grandi dans la religion protestante.

Yves Landry qui la considère comme une fille du roi écrit :
dans la constitution de notre répertoire des filles du roi, nous n’exigeons pas de chaque immigrante une preuve documentaire garantissant l’assistance financière de l’État par le moyen de la dot royale seule suffit la présomption fournie par l’année d’immigration, la liberté de contracter mariage et l’absence apparente d’aide privée.
Son décès – sa soeur Élisabeth à Paris et son frère Jean à Lyon
L’acte de sépulture d’Anne Brandon n’existe pas. Son mari Pierre Dagenais ayant été tué par les Iroquois le 9 août 1689, Langlois écrit qu’il en fût probablement ainsi pour elle. Une procuration signée par ses enfants mais ignorée des auteurs confirme qu’elle a subi le même sort que son mari. 

Signé le 21 septembre 1702 devant Me Pierre Raimbault, notaire à Montréal, l’acte mentionne les noms de Pierre Dagenet, Pierre Chonar et Françoise Dagenet sa femme, Claude du May dit la Feuillade et Cécile Dagenet sa femme, Élisabeth Dagenet femme de Jean Auger dit Libourne, « fils et filles de deffuncts Pierre Dagenet vivant habitant de cette isle et tailleur d’habits et de deffuncte Anne Brandon sa femme leurs pere et mere pris et tues par les Hiroquois il y a environ quatorze ans ». Par cet acte, les enfants se constituaient comme leur procureur :

Elisabeth Brandon leur tante veufve de deffunct Mathurin Corel dt a Paris chez le Sr Morel ch aud lieu rue de Sevre parroisse de S Sulpice pour recevoir du Sr Jean Brandon leur oncle maternel marchand a Lion y demeurant rue des quatre chapeaux a la plume royalle tout ce qu’il plaira aud. Sr Brandon de donner ou envoyer auxd. Dagenes […]

Les rues de Sèvres à Paris et des Quatre-Chapeaux à Lyon existent toujours.



1. Registre paroissial protestant 
Les registres paroissiaux de Sedan pour la période qui nous intéresse ont été détruits en 1940. La Société de l’Histoire du Protestantisme Français avait heureusement fait des copies des registres protestants pour lesquels il existe cependant une lacune de 1610 à 1629 inclusivement.

2. Greffe de notaire
Au tournant de 1900, le greffe du notaire Me Philippe du Cloux, arrière grand-père de la Canadienne, passé ensuite à Me Jean Stasquin, était en la possession de l’étude Rousseau de Sedan. L’érudit sedanais Ernest Henry en a publié des extraits dans des revues savantes de la région. Il mentionne que l’étude Stasquin « appartint en 1930 à Me Maillot. Les minutes dans cette étude, elles ont disparu lors du déménagement de la rue Saint- Michel à la maison de Montagnac : c’est une grande perte pour l’histoire7».

3. Fonds d’Archives communales de Sedan
À propos de ces archives, Hubert Collin écrit : « elles sont restées inexploitées pour des travaux historiques de quelque envergure. On peut raisonnablement estimer qu’il s’agit d’un fonds neuf qui attend les chercheurs », comme ce serait le cas des lecteurs qui voudraient approfondir le sujet de cet article. Il manque toutefois beaucoup de documents : « Mai 1940 soixante caisses d’archives de la ville de Sedan furent acheminées à Tourteron : sept caisses
parvinrent ensuite à Niort. Les caisses laissées à Tourteron furent retrouvées éventrées et vidées de leur contenu. »


Contexte historique :  les principautés protestantes à l’est de la France
au 16e et au 17e siècle


Pour bien comprendre l’origine des différentes familles protestantes, les du Cloux et les Brandon, dont Anne est issue, un bref rappel historique de la région qui l’a vu naître est nécessaire. 

Il y avait alors, entre la France et le Saint Empire romain germanique, des États tampons appelés principautés ou terres souveraines, rattachés par la suite à la couronne de France dont Château-Regnault et Sedan, aujourd’hui dans le département des Ardennes.
La principauté de Château-Regnault


D’abord en la possession de la famille de Clèves puis, en 1568, dans la famille de Lorraine. Le 10 mars 1629, Louise-Marguerite de Lorraine cède la principauté à Louis XIII, roi de France, Pendant la seconde moitié du 16e siècle, un arrièrearrière-grand-père d’Anne Brandon, Jean du Cloux « licencié ès-lois, bailly des terres-souveraines de Château-Renaud10 », est recruté par le prince de Sedan comme l’un des experts chargés de rédiger la Coutume de Sedan :

Le prince Henri-Robert de la Marck, duc de Bouillon, voulant améliorer la Coutume de Sedan, formée en 1539, chargea de ce travail important treize jurisconsultes... figure honorablement parmi eux. Jean du Cloux, bailli des terres souveraines de Château-Regnault. Cette coutume a paru sous ce titre :
Ordonnances du duc de Bouillon (Henri-Robert de la Marck), pour le règlement de la justice dans ses terres et seigneuries souveraines de Bouillon, Sedan, Jamets, Raucourt, Florenge, Floranville, Messaincourt, Lognes et le Saulcy; avec les coutumes générales desdites terres et seigneuries. Paris, Robert Estienne, 156811.
Après la fin des travaux, le prince Henri-Robert de la Marck convoqua les états généraux de Sedan; parmi ceux qui y prirent la parole pour parler au prince, il y avait Jean du Cloux, qualifié de « député de la commune de Sedan et orateur des États ».

La principauté de Sedan

À la fin du 16e siècle, cette principauté où fut baptisée Anne Brandon, était en possession de la famille de La Marck. Particularité : son prince, Henri-Robert de la Marck et son épouse Françoise de Bourbon, adoptèrent la religion protestante en 1563, aussi appelée religion prétendue réformée, ou RPR; c’est ainsi que Sedandevint un foyer du protestantisme.

Sedan sépare le duché de Luxembourg de la Champagne et de la France, et cette position nous explique en partie l’affluence dans ses murs des réformés allemands, français et hollandais.
Les Brandon de la région de Sedan

Châlons, lieu d’origine de nos Brandon, est à 139 km de Sedan. Les protestants n’y étaient pas les bienvenus; ainsi, dès le 3 avril 1560, « le Conseil de ville de Châlons […] prit une conclusion pour défendre expressément les assemblées illicites »; et, lorsque le 1er mai 1562 à Vassy, 60 protestants furent tués et 200 blessés, ce massacre fut « le signal de la guerre civile qui se répandit rapidement ». 

La famille Brandon avait choisi le protestantisme – et l’exil – bien avant que Sedan et son prince n’adoptent la religion réformée. Ainsi, on constate que dès 1558, le potier Jehan (Jean) Brandon de Châlons est reçu habitant de Genève :
Dès sa première éclosion, en 1517, la Réforme fut génératrice de proscriptions et d’exils […] à cette époque [1549-1560] c’est de la Réforme Française, ou tout au moins francophone, que Genève est devenue le centre avec Calvin, Bèze, Farel comme chefs, et d’innombrables Languedociens, Normands, Orléanais, Dauphinois, etc., comme troupe[…]. [Le] registre et rolle des estrangiers francoys […] et autres, lesquelz presentans supplication et jurans es mains de messieurs d’estre obeissantz subjectz […] ont esté receuz pour habiter sous la gremie de noz seigneurs et superieurs […] lundy 26 de décembre 1558 […] Jehan Brandon, pottier d’estain, natifz de Chalons en Champaigne […]
Rappelons qu’il y 444 km de distance de Châlons-en-Champagne à Genève et 573 km de Genève à Sedan18. Ce potier, Jean Brandon, est vraisemblablement l’arrière-grand-père de la Canadienne. 

Il fait baptiser trois enfants à Sedan au début de l’ouverture du registre protestant. Sur son acte de décès, son fils Abraham, également potier puis hôtelier, est qualifié de natif de Châlons-sur-Marne (ou Châlons-en-Champagne).

Sur 10 000 habitants que comptait la ville de Sedan, il n’y avait que 1500 catholiques. Louis XIII en prit possession en 1642, (Anne Brandon avait alors 8 ans), et le 30 juin 1644, son successeur Louis XIV promulgua un édit qui promettait de laisser aux protestants tous leurs privilèges :
Et quant à nos sujets desdites souverainetés faisant profession de la religion prétendue réformée […] Nous déclarons, voulons et nous plaît qu’ils continuent en la possession des mêmes droits, privilèges, prérogatives, avantages, libertés, exercices publics et particuliers de ladite religion […]
Malgré cet édit, les nombreuses mesures anti-protestantes de Louis XIV vont, par la suite, inciter bon nombre de familles huguenotes ne voulant pas se convertir au catholicisme à quitter Sedan pour des horizons meilleurs. Plusieurs se rendent aux Pays-Bas, où les protestants pouvaient librement exercer leur religion, et de là ils émigreront de par le monde, vers les colonies hollandaises de Batavia (Jakarta, Indonésie) ou de Nieuwe Amsterdam (New York).

Cela explique que si Anne Brandon a pu connaître un destin tragique en Nouvelle-France, ces mêmes années, son cousin germain, Jean Henri Brandon, peintre et fils de peintre, peignait le portrait des souverains d’Angleterre, Guillaume d’Orange et Marie Stuart; ou qu’elle soit parente avec un ancien ministre des Colonies des Pays-Bas Fokko Alting Mees, marié à Jakarta, alors colonie hollandaise; enfin, que des milliers de Nord-américains d’origine canadienne-française soient apparentés par elle avec Theodore Roosevelt, 26e président des États-Unis. Cette parentèle passe par la famille du Cloux et par Josse de Forest que certains ont erronément déclaré être l’ancêtre des Forest du Canada français.



Ce tableau nous servira à examiner les familles connues dont descend Anne Brandon.



La famille du Cloux

Élisabeth du Cloux, épouse d’Abraham Brandon et grand-mère d’Anne Brandon, est issue d’une famille de notables qui a déjà fait l’objet de publications par A. H.G. P. van den Es et le Nederland’s Patriciaat, les descendants de cette famille protestante ayant quitté Sedan pour les Pays-Bas. 

Le Nederland’s Patriciaat note avec raison qu’il y a plusieurs erreurs dans la généalogie de van den Es, jugée « incomplète et pas fiable ». La famille blasonnait d’argent, à un vaisseau voguant sur une mer, le tout au naturel. Cimier, un bras tenant un poignard dans l’action de frapper.
JEAN DU CLOUX

Le premier ancêtre connu d’Élisabeth est Jean du Cloux, licencié ès lois, bailli de Château-Regnault puis bailli de Sedan. Avec son épouse, Françoise Roland, dont nous ignorons l’ascendance, il eut plusieurs enfants, dont :
  1. Nicaise, châtelain de Château-Regnault, époux de Marie Aubertin, père deMarie du Cloux, épouse de Josse de Forest, dont une grande descendance se retrouve aux États Unis.
  2. Philippe, arrière-grand-père de la Canadienne, notaire et bourgeois de Sedan. Il épouse Marson Patoulet, non pas Manon, comme on peut le lire dans Internet. Nous ignorons qui sont les parents de l’épouse. Ils ont eu au moins cinq enfants, dont trois inscrits dans le registre RPR de Sedan :
a. Anne, m 27 septembre 1585 Gérard Baron, receveur et marchand
b. Marie, m Jean Stasquin, notaire
c. Philippe, notaire, b 20 janvier 1572
Parrain et marraine, « Robert de la Motte, capitaine de ceste ville et demoiselle Marie de Mousah », mari et femme, d’après la naissance de Judith de la Mothe le 1er octobre 1575; m Madeleine Gommeret, native de Meaux (Brie). On trouve une partie de sa descendance dans le Nederland’s Patriciaat.
d. Élisabeth, épouse d’Abraham Brandon, b 6 décembre 1575
Parrain et marraine, Jean « Gilehay » et Marie Franquin
e. Jean, b 30 septembre 1582
Parrain et marraine, Me Jean Carlier et Simone Fouquet. On retrace Jean aux Pays-Bas dès 1613
Selon le registre, le nom du parrain d’Élisabeth est bien Jean Gilehay (pour de Gelhay) et sa marraine Marie Franquin, non Jean Oilegan et Marie Stasquin comme l’ont publié van den Es et les internautes qui l’ont cité. 

Il s’agissait tout simplement des voisins du notaire Philippe Ducloux. Jean de Gelhay, archer, et son épouse Marie Franquin ont fait baptiser trois enfants à Sedan : Isaïe, 6 février 1575; anonyme, 22 janvier 1581; Marthe, 14 août 1583. L’érudit sedanais Ernest Henry nous apprend qu’ils ont habité :

la maison rue de l’Horloge no 10 […] vendue successivement : le 11 octobre 1565, Jean de Gelhay et Marie Franquin sa femme achètent le tiers d’une maison petite près des ramparts des murailles vers la Rivière la Meuze pour le prix de vingt-trois livres. Cette partie vendue appartenait veuve Mathieu laboureur à Floing. Le 20 juin 1571 les époux de Gelhay Franquin vendirent à M. François de Lâlouette, avocat en parlement, bailli de Vertus […] Comparait personnellement Jehan Gelhay archer des ordonnances du roi sous la charge de Monseigneur… et promet garantir même de faire gréer consentir accorder cette vendition par Marie Franquin sa femme sy besoin est… une maison.. sise en la ville de Sedan en la rue Neufve (de l’horloge) tenant d’une part, à Me Charles Deshayes, recepveur ordinaire de Monseigneur, et d’autre part à Philippe Ducloux notaire au bailliage du dit Sedan faisant front sur la rue et aboutissant par derrière aux remparts des murailles de la dite ville… Cette maison était vendue pour 2,000 livres le 17 juin 1610 à Suzanne Brandon, qu’Ernest Henry qualifie de veuve de Claude Pontois, mais que le registre de Sedan nomme Claude Poulet.

Le 6 janvier 1579 :

Philippe Ducloux, notaire et Marson Patoule sa femme vendent à Marin Bosne sieur de l’Illebonne Antheny et Chaulin demeurant au dit lieu et Françoise de Taïs sa femme – Maison rue Neuve du Menil devant l’horloge consistant en chambre et cuisine basse 2 chambres hautes, caves et cellier et double grenier. 23 pieds front sur petite Courcelle, jardin qui appartient à Collignon Eschellin la largeur de lad. maison a selon son alignement et de profondeur jusqu’a un pied pris de l’alignement des estables dudit Collignon venant à 24 pieds en profondeur – long 630 livres.

Selon Ernest Henry:

Cette maison sise à Sedan et fut acquise par Lille Bonne. La Rue Neuve du Menil devait être dans les environs où la place de la Halle joint la place d’Armes (de l’Eglise) dans le voisinage qui était sur la porte de l’horloge. À l’époque Sedan se composait de deux agglomérations : la veille ville qui comprenait la rue actuelle avoisinant le château, et le Menil qui comprenait la rue actuelle du Mesnil, les rues adjacentes et le faubourg du Mesnil; la place de la Halle a joint les 2 villes. 

Anne Marguerite Brandon, Fille du Roy (1634-1689)

Anne Brandon, une jolie jeune femme âgée de 31 ans est débarqué à Québec pour la première fois, le 18 juin 1665 avec 30 engagés, 90 autres jeunes femmes et  Filles du Roy protégées par Louis XIII. 

Le St-Jean-Baptiste de Dieppe était un solide navire de bonne envergure pour un 300 tonneaux, deux ponts et deux gaillards. Il appartenait à un armateur de la Compagnies des Indes de Rouen, un dénommé Hubert de la Chenaye (ou Chesnaye).

Le document ne mentionne cependant pas le nombre total de ses canons et je me demande si son capitaine François Filly ne les avait jamais utilisés, surtout s'il suivait toujours la même route, entre La Rochelle et la Nouvelle-France, un corridor bien calme pour des attaques de pirates.

Il fallait plusieurs mois pour traverser l'Atlantique et les conditions à bord n'était pas de tout repos mais de multiples dangers les guettait : les navires sont de faibles dimensions, l’espace y est restreint et les conditions sanitaires plus que déficientes. 
Les tempêtes, le calme plat, les glaces et les naufrages soulèvent les appréhensions, mais constituent aussi une réelle menace. La maladie et la mort font souvent leur apparition après de longues semaines en mer. Les passagers dorment habituellement dans un endroit appelé la Sainte-Barbe (endroit où était entreposé les munitions).

Après la traversée, il fallait survivre aux Iroquois, connus aussi par l'expression Cinq-Nations comprenant, effectivement, cinq et puis plus tard six nations amérindiennes de langues iroquoises vivant historiquement dans le nord de l'État de New York aux États-Unis, au sud du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent. 

Les longs mois d'hiver et les attaques furtives des Iroquois, ces "Sauvages" prenaient plaisir à faire des prisonniers et à les torturer jusqu'à les achever dans d'atroces souffrances, n'aidaient en rien la jeune population de Ville-Marie et de ses environs. C'est d'ailleurs pour cette raison que mon ancêtre et sa femme sont morts, pendant l'attaque à la Rivière-des-Prairies, le 9 août 1689.

Quand la jeune Sedannaise (?) Anne Brandon partit pour la Nouvelle-France en 1665, elle ne pensait sans doute pas qu’elle deviendrait la souche d’une abondante descendance aujourd’hui dispersée dans toute l’Amérique du Nord, particulièrement au Québec et dans l'état du Michigan, aux États-Unis.

Anne est la fille de Daniel Brandon, un hôtelier prospère et de Jeanne Proligue (selon le fichier Origine) mais son véritable nom de famille est Proligne. Elle naquit le 28 août 1634 et fut baptisée le 2 septembre. 

Elle est l'aînée d'une famille de huit enfants et native de Sedan, chef-lieu du département des Ardennes, près de la frontière belge, un fief protestant. Cette ville s'étend au fond d'un bassin encadré d'hauteurs boisées, dans la vallée de la Meuse.

Anne Brandon se rendit à Ville-Marie (Montréal) dans une barque comme tous les voyageurs en transit de Québec. Pendant quelques semaines, elle fut fort probablement une protégée de Marguerite Bourgeois. 

Pierre Dagenais fréquenta Anne, l'aima et la conduisit au pied de l'autel de la chapelle (Immaculée-Conception) de l'Hôtel-Dieu pour la bénédiction nuptiale, mardi le 17 novembre 1665.

Extrait de mariage du couple Brandon/Dagenais - 17 novembre 1665
Source : Migrations.fr
Les témoins au mariage étaient : Pierre Jarry; Nicolas Hubert dit Lacroix, maître-tailleur d'habits et caporal de la 17iè escouade de Ville-Marie; Gilbert Barbier ancien marguillier et charpentier; et l'officiant Gabriel Soüart prêtre de St-Sulpice de Montréal. 

Auparavant, Pierre "Dageney" fut aussi parrain de Pierre Cardinal (Cardinau) fils de Simon et Michelle Garnier le 31 mai 1665, le parrain est inscrit comme tailleur. 

Des liens d'amour unissent les membres du foyer Dagenais-Brandon. Michel, l'aîné, 21 ans, sera inhumé à la Rivière-des-Prairies, le 17 octobre 1686. Nous ignorons les causes de sa mort. 

Françoise, née le 3 mars 1668 à Rivière des Prairies et baptisé le même jour à Montréal unira un jour sa vie à Pierre Roy en 1688 (trois enfants) et ensuite à Pierre Chonard le 22 avril 1699 (trois enfants); Cécile, à Claude Dumets, le 19 juin 1698, à Montréal.

Un 15 novembre 1698, à Repentigny, Élisabeth gagnera le cœur de Pierre Augé dit Lafleur et lui donnera huit enfants. Le fils Pierre II transmettra seul le nom Dagenais par un mariage fécond avec Marie Drouet, le 30 avril 1695, à Pointe-aux-Trembles. 

La coulée Grou

En 1689, lors de la bataille de la coulée Grou, les Agniers, alliés aux hollandais de New-York, font la guerre et massacre les habitants de Lachine. Puis ils se rendent à Lachenaie, en passant par la Rivière-des-Prairies où le 9 août, ils exterminent Pierre Dagenais et Anne Brandon, son épouse, ainsi que plusieurs autres voisins et brûlent leurs maisons. 

Les survivants réfugiés, dont le curé Brissac dans le moulin de la Pointe à Deroches inhumèrent le corps de Pierre Dagenais et sa sépulture fut enregistrée sur un bout de papier par le curé de Lachenaie, M. Brissac.

Le sagace historien Édouard-Zotique Massicotte découvrit ce document dans les archives de Joliette, 225 ans plus tard. Seuls les restes de Pierre Dagenais furent ensevelis. Anne Brandon fut tuée ou brûlée vive comme la vingtaine d'autres victimes tombées ce jour-là. 



Extrait du registre de Pointe-aux-Trembles de 1694
Source : Wikipédia (La coulée Grou)
Source : Petites histoires de nos ancêtres en Nouvelle-France
Les enfants du couple Dagenais-Brandon sont épargnés, et probablement réfugiés chez leur sœur aînée Françoise, alors nouvellement marié avec Pierre Roy, sur l'Île Jésus (Laval), situé en face, de l'autre côté de la rivière des Prairies. Ce nouveau foyer servit-il à héberger les trois sœurs Dagenais et leur frère ? 

Ce n'est que six ans plus tard que Pierre, fils, quitta ses sœurs pour aller prolonger la lignée Dagenais jusqu'à nos jours. Les enfants de Pierre Dagenais vendent le 16 février 1698 à Claude Crespin de la Pointe-aux-Trembles une terre située "au-dessous du rapide à Rivière des Prairies", fait devant le notaire Adhémar dit St-Martin.

La procuration

Le 21 septembre 1702, les enfants du couple Dagenais-Brandon font une procuration à leur tante Élisabeth Brandon, chez le notaire Pierre Raimbault de Montréal. Leur tante vivant à Paris, rue de Sèvres, en la paroisse St-Sulpice était la veuve de Mathurin Cotel. Les enfants annoncent le décès de leurs père et mère aux mains des Iroquois, il y a environ quatorze ans.

« fils et filles de deffuncts Pierre Dagenet vivant habitant de cette isle et tailleur d’habits et de deffuncte Anne Brandon sa femme leurs pere et mere pris et tues par les Hiroquois il y a environ quatorze ans »
Par cette procuration, les enfants souhaitaient être représentés par leur tante Élisabeth pour recevoir de leur oncle Jean Brandon, marchand à Lyon, tout ce qu'il plaira « aud. Sr. Brandon de donner ou envoyer auxd. Dagenes […] »




Célébrations du 350e anniversaire de l'arrivé des Filles du Roy

En 2013, des célébrations avaient lieu des deux côtés de l'Atlantique : le 350e anniversaire de l'arrivée des premières Filles du Roy (1663-1673) à Québec et à Paris, Rouen, Dieppe et La Rochelle, la ville portuaire d'où quittait la plupart des navires pour Québec et Ville-Marie.

Pour conclure, je me permet de vous transmettre la liste de toutes les Filles du Roy, entre 1663 et 1673 et aussi par catégorie.
Filles du Roy par ordre d'arrivée et selon Yves Landry :


Témoignages filmés de quelques personnalités dont leurs ancêtres sont des Filles du Roy



Magnifiques témoignages de plusieurs descendantes de Filles du Roy ! Les entrevues et le montage de cette vidéo, diffusée pour la première fois lors de la soirée-bénéfice du musée, ont été réalisés par John Gallagher et son équipe, Anne-Josée Simard, Simon Painchaud et Catherine Therrien des productions Gallagher & Friends.


 
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